Baptistine Airiau-Bomont

Doctorante

Présentation de la thèse

L'ethos du marin militaire entre 1840 et la Grande Guerre, sous la direction d'Olivier Chaline et d'Olivier Forcade.

La marine militaire possède une double spécificité liée au métier des armes et au déroulement de celui-ci dans le milieu hostile qu’est la mer. Ce métier participe à la création d’une communauté humaine, l’équipage, aux logiques propres. De cette spécificité est né un ethos, c’est-à-dire un ensemble de dispositions pratiques qui prennent appui sur une éthique, un ensemble de valeurs. Cet ethos semble être déterminé par plusieurs caractéristiques : aux contraintes de la mer, correspond une profession spécifique et ses codes. Le métier de marin exige en effet une technicité pour affronter l’hostilité de la mer et manier ce qui est autant un outil de travail que de survie : le navire. Cela contribue à forger une identité professionnelle dont nous faisons l’hypothèse qu’elle est spécifique aux marins militaires. Nous étudions cette identité sur une triple chronologique : technique (1840-1910), celle de la transformation de la marine en une marine à moteur, faite d’acier et non plus de bois, stratégique (1870-1918), celle des débats inhérents à l’usage et aux formes de la marine, et enfin politique, celle des débuts de la Troisième République, prenant en compte ces évolutions, les combinant avec des objectifs politiques : républicaniser et laïciser.   

Il s’agit donc d’étudier le lien entre les usages pratiques du quotidien des marins et l’ensemble de valeurs qui sous-tendent cette profession. Nous verrons ce que le métier fait à l’homme et la manière dont il peut orienter ses actions. L’analyse praxéologique joue donc un rôle central ici : le marin sera étudié au défi de son travail, la manière dont son corps agit pour remplir sa mission mais aussi les fondements de son action. C’est toute la question de l’adaptation au milieu du métier, la mer, qui sera posée.